64 ans de l’indépendance de la RDC : Quelle indépendance fêtons-nous le 30 juin de chaque année ? [Réflexion de Jeanot Lubamba]

Une indépendance au sens volontariste, oui. C’est ça que le Congo-Kinshasa a obtenu le 30 juin 1960 auprès de la Belgique. C’était un «cadeau» que le colonisateur faisait à sa colonie. Le discours du Roi des Belges prononcé à cette occasion était assez éloquent pour l’attester.

Mais au sens formaliste, il manque encore au Congo-Kinshasa beaucoup de choses pour qu’il devienne effectivement un Etat indépendant puissant et une Grande Nation comme le rêvaient nos pères de l’indépendance à l’unisson. Mais la suite est connue de tous : ils s’étaient jetés dans des luttes tribales, s’éloignant ainsi de l’idéal qui les avait pourtant unis dans la lutte pour l’indépendance.

Ce 30 juin 2024, le Congo-Kinshasa fête 64 ans de sa souveraineté nationale et internationale acquise au prix de multiples efforts, sacrifices, privations et du sang. Cependant, le pays manque toujours les piliers fondamentaux d’un Etat indépendant aussi vieux. Il s’agit notamment :

1. De la capacité existentielle et affirmatielle de la puissance comme Etat ;
2. Des services de sécurité efficaces (armée/polices…) et des services de renseignements pour assurer la souveraineté à l’intérieur et en dehors du territoire national ;
3. De la diplomatie stratégique ;
4. De la communication étatique efficace

Voilà qui, plus de six décennies après sa souveraineté, fait du Congo-Kinshasa toujours un État d’hypothèse et non de fait, mieux «une colosse aux pieds d’argile » pour reprendre certains dires.

Pour moi, le 30 juin de chaque année doit être une journée d’évaluation de l’état de notre État et du renouvellement de nos engagements à le rendre vraiment indépendant, fort, libre et prospère comme les Congolais le veulent de tous leurs vœux.

C’est ici que je salue le discours du Président de la République – prononcé et diffusé à la Rtnc Kinshasa à la veille de ce 30 juin 2024. En effet, depuis son avènement à la tête du pays (24 janvier 2019), Félix Tshisekedi Tshilombo a toujours mis l’accent sur les défis et les problèmes du pays dans ses discours relatifs à la «fête de l’indépendance».

En prenant une telle attitude, le Chef de l’Etat reconnaît devant la Nation congolaise qu’il y a encore beaucoup à faire pour rendre le Congo une Grande Nation, sécurisée, unie et prospère au cœur de l’Afrique, au grand contentement de tous les Congolais qui sont aujourd’hui exposés à des conditions sociales de précarité dans un pays réputé l’un de plus riches au monde.


Rédaction