Kasaï Oriental : « L’atmosphère qui règne entre les animateurs, ne permettra pas la relance de la MIBA » (Tobie Kayumbi)

Au cours d’une conférence de presse tenue ce samedi 6 juillet 2024 à Mbujimayi, le député national Tobie Kayumbi est revenu sur le conflit qui prévaut au sein de la société minière de Bakwanga (MIBA). Ce conflit oppose le Président du Conseil d’Administration, Jean Charles Okoto Lolakombe, et l’Administrateur Directeur Général, André Kabanda Kana ,autour notamment de l’intégration de l’actionnaire minoritaire ASA Ressources Groupe.
Selon cet élu de Mbujimayi, cette situation empêche toute fois la relance de l’entreprise, au grand désarroi de la population est-kasaïenne qui attend impatiemment sa reprise effective. Il estime que cette dernière appartient au passé, étant donné que le caucus des députés nationaux du Kasaï Oriental avait pris l’initiative d’entendre ces deux parties en conflit pour identifier l’origine de ce bras de fer, en vue de trouver des pistes de solution et faire intervenir la paix.
À en croire le député national sur la position de l’ADG : « la MIBA n’avait pas été saisie lors de la dissolution de l’actionnaire minoritaire, SIBEKA. Il est impossible de retracer cette transaction de SIBEKA à ASA Ressources Groupe, une transaction qui s’est faite très vite dans un court de temps», rapporte-il, avant de continuer : «aujourd’hui, ASA Ressources Groupe revendique 20% des actions sociales de la MIBA, parce qu’il se dit qu’il représente d’office SIBEKA avant sa dissolution ».
« Mais entre-temps, ASA n’a encore rien mis sur la table. Et pourtant, quand on a besoin d’un actionnaire minoritaire tel qu’il est, c’est parce que nous, côté gouvernemental, ou l’entreprise MIBA, étant en position de faiblesse, avions besoin de quelqu’un qui peut venir relancer. Disant, comme j’ai mes 100%, voilà mes 20%… Amenez votre contribution, voyons voir comment on peut relancer la MIBA », a-t-il ajouté.
Il a par ailleurs souligné des anomalies dans le fonctionnement de ASA Ressources Groupe, incluant deux Chinois et une certaine Cécile Edungu, nommés par ordonnance présidentielle.
«Dans les différentes nominations qui ont été faites par le chef de l’État, les ordonnances qui ont été signées , il trouve les animateurs de ASA Ressources Groupe, entre autres deux chinois, et une autre dame du nom de Cécile Edungu. Dans le statut de la MIBA, le DGA doit sortir de l’actionnaire mijoritaire d’où la nomination du chinois en tant que DGA. Mais ce chinois n’a jamais siégé, d’après les informations. Et ce DGA qui par un mandat nomme Cécile Edungu comme représentant. Donc , c’est pour dire que quand il y a réunion et assemblée générale, c’est elle qui représente le DGA, et qui, en même temps veut jouer le role du DGA. Pour l’ADG, ce n’est pas normal, ce n’est pas au DGA de nommer son intérimaire étant donné que cette compétence relève du ministère du portefeuille ou au Chef de l’État qui peut revoir les ordonnances . C’est à partir de là qu’il y a eu modification des statuts sans le consentement de l’ADG»
D’autres détails à sa possession font état du contrat en souffrance entre Centre Ville Groupe et la MIBA. Kayumbi a indiqué que des exigences du potentiel actionnaire minoritaire retardent son financement de 45 millions de dollars américains. À l’en croire, Centre Ville Groupe propose que les 40 millions de dollars américains soient utilisés notamment pour l’achat d’équipements, et par une entreprise fournisseur de son choix.
« Centre ville Groupe vous dit, j’ai mes 45 millions, je mets 40 millions. Mes 40 millions vont à l’achat des équipements pour la relance de la MIBA et les 5 millions vont aller pour les frais administratifs et autres. Mais dans l’achat des équipements, ce n’est pas la MIBA qui paie, c’est centre ville Groupe qui fait un transfert à une entreprise de choix de la MIBA, et c’est cette entreprise qui fournit les équipements à la MIBA sur une durée de 7 ans avec un certain intérêt de pourcentage qui est payé. L’autre point est que, Centre Ville ,demande dans les 45 millions qui ont été donnés comme financement, soit inclus les actions sociales sur une durée de contrat de 10 ans renouvelable. Mais dans les mêmes clauses, quand il y a production, l’entreprise vend ses produits auprès de l’entreprise choisie par Centre Ville , et à son tour, cette dernière détermine le prix. À l’issue de l’opération de l’achat, cette entreprise X va payer à Centre Ville Groupe , et avant que la MIBA reçoive sa part Et s’il y a des intérêts, ils se partagent 50-50», précise-t-il.
Pour Tobie Kayumbi, il est inutile de courir après des investisseurs exigeants, alors que l’État congolais doit à la MIBA 50 millions de dollars américains. Les démarches ont été entreprises par le caucus pour obtenir le paiement de la totalité de cette somme. Il a révélé que le Trésor Public a accepté de payer cet argent, mais à compte goutte, soit 2 millions par mois, ce qu’il juge moins par rapport à l’urgence qui s’impose.
Toutefois, il demande aux deux animateurs de privilégier la paix au profit de l’entreprise.
nnnnRappelons que le député national, Tobie Kayumbi séjourne à Mbujimayi, son fief électoral dans le cadre de ses vacances parlementaires.
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Jonathan Madika