RDC : Kabila visé pour violation présumée du statut des anciens chefs d’État

Une tempête politique secoue la République Démocratique du Congo (RDC) à la suite de graves accusations portées contre l’ancien président Joseph Kabila. Selon une déclaration relayée ce lundi par TV5 Monde, le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières, Jacquemain Shabani Lukoo, affirme que des « éléments probants » établissent des liens directs entre l’ancien chef de l’État et le Rwanda, désigné comme pays agresseur.
Le ministre de l’Intérieur indique disposer d’informations attestant que Joseph Kabila aurait séjourné à plusieurs reprises à Kigali, capitale rwandaise, durant la période actuelle d’agression dans l’Est de la RDC. Ces faits sont considérés comme une atteinte grave à la sécurité intérieure de l’État et pourraient constituer un acte de haute trahison.
« Ces éléments tangibles et irréfutables violent l’article 5 de la loi de 2018 portant statut des anciens chefs d’État », souligne le communiqué officiel. Cette disposition impose aux anciens présidents une stricte obligation de réserve, de dignité, de patriotisme et de loyauté envers la nation.
En réaction, le gouvernement a pris une décision souveraine : la suspension, jusqu’à nouvel ordre, de toutes les activités politiques du PPRD (Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie), formation fondée et dirigée par Joseph Kabila.
Le patron de l’intérieur et sécurité en RDC précise par ailleurs que ces éléments de preuve sont en cours de transmission au procureur général, en vue de l’ouverture d’éventuelles poursuites judiciaires à l’encontre de l’ancien président.
Cette annonce survient dans un contexte de tensions sécuritaires persistantes dans l’Est de la RDC, où les soupçons de complicités internes dans l’agression extérieure alimentent un climat politique déjà lourd.
Jonathan Madika