Drame à Kinshasa : Kevin Kavumu, jeune artiste peintre-décorateur, lynché à mort par des habitants de Ngiri-Ngiri

La nuit du 30 avril 2025 a été marquée par un drame bouleversant dans la commune de Ngiri-Ngiri, à Kinshasa. Kevin Kavumu Kabeya, artiste peintre décorateur de 26 ans, a été lynché à mort par des riverains de l’avenue Lokolenge n°67, direction Shaba, qui l’ont pris à tort pour un voleur.

Selon les informations recueillies, Kevin Kavumu, domicilié sur l’avenue Sandoa (direction Shaba Gambela), revenait d’un chantier lorsqu’il a été surpris par la présence d’une jeep de police. Craignant un contrôle et la perte de ses biens professionnels, il a cherché refuge dans une parcelle voisine pour se protéger. Malheureusement, il y a été violemment pris à partie par les occupants, qui l’ont accusé d’être un « kuluna » (délinquant).

Sans autre forme de procès, sans chercher à comprendre, les assaillants, armés de pierres et de machettes, se sont jetés sur lui. Malgré ses cris de détresse, répétant « Naza moyibi te » (« Je ne suis pas un voleur »), l’homme a été massacré sans pitié.

Une vidéo choquante que nous avons pu consulter montre la violence inouïe de l’attaque. Malgré ses cris de détresse affirmant qu’il n’était pas un voleur, ses bourreaux sont restés sourds à ses appels.

L’agression a eu lieu à seulement deux avenues de son domicile. Transporté en urgence à l’hôpital, Kevin n’a pas survécu. Le médecin de garde a confirmé qu’il était déjà trop tard : il avait succombé à une hémorragie interne causée par les coups multiples. Son corps repose désormais à la morgue de l’hôpital Mama Yemo.

Kevin laisse derrière lui des œuvres en chantier, des engagements professionnels, et une profonde tristesse dans la communauté artistique. Reconnu pour son talent et son sérieux, il décorait des intérieurs et des espaces culturels à Kinshasa.

D’après notre source sur place, la parcelle où s’est produit le drame est placée sous surveillance policière. Plusieurs habitants ont pris la fuite après les faits, craignant des représailles ou l’arrestation. Trois personnes ont néanmoins été arrêtées, et le dossier est en cours d’instruction à la police. Il pourrait être transmis au parquet dans les prochaines heures.

Jonathan Madika