Guerre à l’Est : L’exclusion du dialogue direct avec les terroristes du M23 et de l’AFC, Kabund adopte la position de Tshisekedi

Jean-Marc Kabund, ancien président intérimaire de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS/Tshisekedi) et président du parti politique Alliance pour le Changement (A.Ch), a rejeté l’option d’un dialogue direct avec les terroristes pro-rwandais du M23 et de l’AFC.
Il l’a affirmé lors d’une interview accordée au journal Jeune Afrique, dont le contenu a été dévoilé ce jeudi 27 février 2025. Kabund préconise plutôt un dialogue au sommet entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame, dans la continuité du processus de Luanda, afin de mettre fin à la crise sécuritaire qui s’aggrave dans l’Est de la RDC.
Pour Jean-Marc Kabund, la solution passe par une discussion directe entre les deux chefs d’État pour instaurer un cessez-le-feu et faciliter les interventions humanitaires dans les zones sous occupation.
« La solution passe par un dialogue direct entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame dans le cadre du processus de Luanda, ce qui nous permettra d’obtenir un cessez-le-feu sur le terrain afin de reprendre les activités humanitaires dans toute la partie Est du pays, et de soulager, ne serait-ce qu’un peu, les populations tant meurtries par la guerre. Ce n’est qu’à cette condition qu’un dialogue politique interne et inclusif entre les acteurs socio-politiques, y compris avec le M23 débarrassé de l’armée rwandaise, pourra aboutir aux résultats escomptés », a-t-il déclaré.
L’ancien bras droit de Félix Tshisekedi accuse la classe politique congolaise d’être en grande partie responsable de la situation sécuritaire actuelle, en raison de son passif face à l’insécurité perpétrée par le Rwanda depuis plusieurs décennies.
« Le Rwanda est actuellement responsable de l’insécurité dans l’Est, mais il convient de reconnaître que cette situation est facilitée par l’irresponsabilité de la classe politique congolaise dans son ensemble, et particulièrement par tous les régimes qui se sont succédé depuis 1960. Cette classe politique est composée d’individus sans scrupules et irresponsables, qui privilégient leurs intérêts personnels au détriment du pays et de l’ensemble de la population. Malheureusement, Félix Tshisekedi, en tant que président, n’est ni l’homme de la situation, ni capable de renverser la tendance pour provoquer une rupture avec l’ancien système, qui doit impérativement passer par la refondation de l’État », a-t-il martelé.
Face à la crise actuelle, Jean-Marc Kabund a appelé les Congolais à privilégier l’unité nationale pour vaincre l’ennemi commun.
« L’urgence nationale exige l’unité dans la diversité, à condition que ces figures s’alignent sur un programme commun : sauver le Congo, pas leurs carrières », a-t-il ajouté.
Au cours de cette interview, Jean-Marc Kabund s’est également exprimé sur d’autres sujets brûlants de l’actualité politique congolaise, notamment la gouvernance actuelle, la refondation de l’État et les perspectives d’alternance démocratique en RDC.
Rappelons que jusqu’à ce jour, certaines zones des villes de Goma (Nord-Kivu) et Bukavu (Sud-Kivu) restent partiellement occupées par les groupes terroristes M23 et AFC, avec le soutien présumé du Rwanda.
Jonathan Madika