Guerre dans l’Est : L’Union européenne sanctionne des responsables rwandais et des membres du M23 pour leur rôle dans l’instabilité en RDC
L’Union européenne (UE) a annoncé, ce lundi 17 mars 2025, une série de sanctions ciblées contre des officiers de l’armée rwandaise et des cadres du mouvement rebelle M23, accusés de jouer un rôle majeur dans la déstabilisation de l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette décision intervient dans un contexte d’escalade des tensions et de pressions internationales croissantes sur Kigali.
Parmi les personnes sanctionnées figurent des officiers de haut rang des Forces de défense du Rwanda (RDF) et plusieurs figures clés du M23 :
Officiers rwandais sanctionnés
Ruki Karusisi, commandant des forces spéciales de la RDF, accusé de diriger des unités impliquées dans les combats en RDC.
Eugène Nkubito, commandant de la 3e division de la RDF, déployée dans le Nord-Kivu depuis 2022.
Pascal Muhizi, brigadier général et commandant de la 2e division de la RDF, en poste dans l’est de la RDC depuis 2023.
Membres du M23 sanctionnés
Bertrand Bisimwa, président du M23, déjà sous sanctions de l’ONU pour son rôle dans les exactions du groupe rebelle.
Désiré Rukomera, responsable du recrutement et de la propagande du M23.
John Imani Nzenze, colonel du M23 et chef du renseignement, accusé d’actes de torture et d’exécutions sommaires.
Jean-Bosco Nzabonimpa Mupenzi, chef adjoint des finances du M23.
Jean Bahati Musanga, gouverneur de l’administration installée par la rébellion à Goma et ancien responsable financier du M23.
Ces sanctions s’inscrivent dans un contexte où la communauté internationale s’inquiète de la détérioration de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC. Depuis plusieurs mois, les combats entre l’armée congolaise et le M23 se sont intensifiés, provoquant des déplacements massifs de population et de nombreuses violations des droits humains.
L’implication du Rwanda dans le soutien au M23 est un sujet de tensions diplomatiques entre Kigali et Kinshasa. Le gouvernement congolais accuse depuis longtemps son voisin d’apporter un appui militaire et logistique à la rébellion, des allégations que Kigali réfute catégoriquement.
Ces sanctions de l’UE viennent renforcer la pression sur le régime rwandais et ses alliés, en ciblant directement des officiers et en limitant leurs moyens d’action. Elles marquent également une évolution dans la politique européenne vis-à-vis du conflit congolais, en reconnaissant plus explicitement le rôle des soutiens extérieurs dans l’instabilité de la région.
Avec ces mesures, l’Union européenne espère freiner l’escalade des violences et favoriser une solution diplomatique au conflit qui ravage l’Est de la RDC depuis des décennies.
Jonathan Madika


