Guerre dans l’Est : « La prochaine fois que vous le verrez, demandez-lui de vous fournir les preuves de ses dires»

L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a fermement réfuté, mardi, les allégations l’impliquant dans la rébellion du M23. Lors d’un échange avec la presse à Johannesburg, en marge d’une rencontre avec l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, il a qualifié ces accusations d’« infondées » et a mis ses détracteurs au défi d’apporter des preuves tangibles.
« Ces accusations sont tout simplement infondées. La prochaine fois que vous le verrez, demandez-lui de vous fournir les preuves de ses dires », a-t-il lancé, sans citer directement son successeur, Félix Tshisekedi.
Revenant sur sa récente réunion avec des membres de l’opposition et de l’Église catholique, Joseph Kabila a insisté sur l’importance de laisser les Congolais eux-mêmes définir la voie à suivre pour résoudre la crise sécuritaire et politique qui secoue le pays.
« Tout le monde parle du Congo, sauf les Congolais. Que ce soit à Nairobi ou en Afrique du Sud, le Congo est au centre des discussions, mais ses propres citoyens sont souvent mis à l’écart », a-t-il regretté. « L’objectif de notre rencontre était donc de rassembler l’opposition, la société civile et les leaders religieux afin d’examiner ensemble la contribution de chaque acteur dans la situation actuelle et d’identifier une solution véritablement congolaise. »
Depuis son départ du pouvoir en janvier 2019, Joseph Kabila s’est tenu à l’écart de la scène politique, affirmant avoir laissé derrière lui un pays institutionnellement stable.
« Lors de ma dernière réunion avec la SADC en 2018, j’avais dit aux dirigeants que je quittais mes fonctions avec sérénité, convaincu que le Congo n’était plus le maillon faible de la région. » Pourtant, six ans plus tard, il estime que la situation du pays s’est à nouveau détériorée.
Face à l’insécurité persistante dans l’Est, l’ex-président appelle à une prise de conscience collective plutôt qu’à des accusations mutuelles.
« Le problème est bien plus profond qu’on ne le pense. Plutôt que de se renvoyer la responsabilité, il est temps de nous interroger : est-ce nous le problème ? Si oui, comment pouvons-nous, en tant que Congolais, y apporter une solution ? », a-t-il conclu.
Rédaction