RDC – USA : Ronny Jackson, un «envoyé spécial» qui n’en était pas un

Contrairement aux affirmations de la présidence congolaise, le parlementaire américain Ronny Jackson n’a jamais été envoyé en République démocratique du Congo (RDC) en tant qu’«envoyé spécial de Donald Trump». C’est ce qu’a clarifié l’ambassade des États-Unis à Kinshasa, coupant court à toute confusion sur le statut de l’élu républicain.

Dans un communiqué publié mardi, l’ambassade américaine a précisé que Ronny Jackson est «un représentant élu du Congrès américain» et non un envoyé spécial, un titre qui nécessite une nomination par le président des États-Unis et une confirmation du Sénat. «Ni l’ambassade, ni le Département d’État ne l’ont jamais présenté comme tel», insiste la chancellerie.

Cette mise au point intervient après que la présidence congolaise a annoncé avoir accueilli «l’envoyé spécial de Donald Trump», une affirmation qui se révèle inexacte.

De retour aux États-Unis, après son passage à Kinshasa et à Kigali, Jackson a dressé un tableau alarmant de la situation sécuritaire dans l’Est congolais devant une commission du Congrès. Il décrit une région «hors de contrôle», où les autorités de Kinshasa «n’ont plus les moyens de maîtriser la situation».

Il accuse également plusieurs pays voisins :le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi de piller les ressources minières congolaises sans être inquiétés. «Tout le monde le fait, et personne ne les arrête», a-t-il déclaré.

Quant au conflit avec le M23, il met en cause l’inefficacité des forces armées congolaises (FARDC), allant jusqu’à affirmer que certains soldats fuient ou rejoignent les rebelles.

Jackson s’en est aussi pris à l’environnement économique congolais, citant l’exemple d’une entreprise suisse qui aurait été frappée d’une facture fiscale «absurde» de 80 milliards de dollars avant d’être réduite à un milliard après réclamation. Il y voit une preuve de la corruption et de l’insécurité juridique qui freinent l’investissement étranger en RDC.

Rédaction