RDC–USA : Tshisekedi suspend les contrats de lobbying pour ouvrir un dialogue direct avec l’administration Trump

La République Démocratique du Congo revoit sa stratégie diplomatique avec les États-Unis. Quelques jours après la visite officielle à Kinshasa de Massad Boulos, Conseiller principal pour l’Afrique du Président américain Donald Trump, le Président Félix Tshisekedi a décidé de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, tous les contrats, démarches ou propositions de lobbying conclus entre la RDC et des firmes américaines.
L’annonce a été faite ce lundi 7 avril 2025 par la porte-parole du Chef de l’État, Tina Salama, via un communiqué publié sur son compte officiel X. Elle indique que cette mesure concerne notamment le contrat avec la firme Earhart Turner LLC.
« Au regard de la volonté mutuellement exprimée de relancer des partenariats stratégiques entre les deux administrations, la République Démocratique du Congo retient dans sa démarche l’impératif de privilégier des échanges directs avec la nouvelle administration américaine, et cela, par des canaux officiels et autorisés », a précisé Tina Salama.
Cette décision s’inscrit dans une dynamique de rapprochement politique et économique entre Kinshasa et Washington, portée par la relance de la diplomatie américaine en Afrique sous l’ère Trump.
Le 3 avril dernier, Massad Boulos a été reçu par le Président Tshisekedi à la Cité de l’Union Africaine. À l’issue de cette rencontre, le Conseiller de Donald Trump s’est montré confiant quant aux perspectives de collaboration entre les deux pays, notamment dans le domaine des ressources naturelles.
« Vous avez entendu parler d’un accord sur les minéraux. Nous avons pris connaissance de la proposition de la RDC, et je suis heureux d’annoncer que le Président et moi avons convenu d’une voie à suivre pour son élaboration », a-t-il déclaré.
Boulos a mis l’accent sur la volonté de l’administration Trump de soutenir des investissements privés américains en RDC, en insistant sur des secteurs clés comme les mines, les infrastructures et le transfert de compétences. Il a souligné que ces investissements pourraient se chiffrer en milliards de dollars.
« Il s’agit d’emplois, de transfert de connaissances et d’investissements dans les infrastructures. Il ne peut y avoir de prospérité économique sans sécurité », a-t-il ajouté.
Avec la suspension des intermédiaires, Félix Tshisekedi fait le choix d’une diplomatie directe, alignée sur les priorités de l’heure : sécurité à l’Est, investissements massifs et partenariats stratégiques. L’avenir dira si cette approche portera ses fruits sur le plan économique et diplomatique, ou si elle alimentera davantage le débat politique interne.
Rédaction