Guerre dans l’Est : Le gouvernement congolais se dit prêt à un dialogue direct avec le M23

La situation à l’Est de la République Démocratique du Congo continue de se détériorer malgré les multiples initiatives diplomatiques. Les violences s’intensifient, et les cessez-le-feu précédemment négociés ont échoué à apporter une paix durable. Après plusieurs mois d’efforts infructueux, le gouvernement congolais a pris une décision cruciale : il est désormais prêt à entamer des discussions directes avec le M23.
Cette décision survient après un long chemin de résistance et d’inefficacité des pourparlers sous l’égide de l’Angola, et face au refus obstiné de la rébellion de participer aux discussions.
Lors d’un point de presse tenu ce samedi 22 mars à Kinshasa, la ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a justifié cette nouvelle approche.
«Nous avons longtemps privilégié d’autres voies, mais face à l’évolution du conflit et à l’inefficacité des cessez-le-feu précédents, nous avons jugé opportun d’engager des discussions directes avec le M23 si cela peut permettre d’arrêter les violences.», a-t-elle indiqué.
Bien que cette décision soit perçue comme un compromis stratégique, elle n’est pas sans risques. Le M23, qui refuse toute médiation tant que certains de ses dirigeants demeurent sous sanctions de l’Union européenne, n’a toujours pas donné son accord. Les négociations directes entre Kinshasa et le groupe armé pourraient ainsi légitimer un acteur accusé de crimes de guerre, ce qui soulève de vives préoccupations au sein de l’opinion publique congolaise.
«Notre priorité reste la protection des populations et la souveraineté de notre pays. Nous continuerons à privilégier des solutions africaines, mais elles doivent être courageuses et alignées sur nos valeurs.», a expliqué Thérèse Kayikwamba Wagner.
Rédaction