RDC : Le FCC dit non à Tshisekedi et estime que ces consultations ne sont qu’une « fuite en avant » visant à préserver les intérêts du pouvoir en place

Le Front Commun pour le Congo (FCC) a rejeté catégoriquement l’invitation du Président Félix Tshisekedi à participer aux consultations lancées ce lundi 24 mars. Pour la plateforme dirigée par l’ancien chef de l’État, Joseph Kabila, ces assises ne sont qu’un écran de fumée masquant les véritables enjeux de la crise que traverse la République Démocratique du Congo.
Dans un communiqué signé ce lundi 24 Mars par Raymond Tshibanda, président de la Cellule de Crise du FCC, trois arguments majeurs sont avancés pour justifier ce refus.
D’abord, le FCC met en cause la légitimité même des institutions issues des élections de décembre 2023. Considérant ce scrutin comme entaché de fraudes, la plateforme estime que toute tentative de dialogue qui ignorerait cette réalité serait vaine.
Ensuite, le FCC rejette l’option d’un gouvernement d’union nationale, dénonçant ce qu’il considère comme une « lecture biaisée » du pouvoir en place. Selon ses dirigeants, la crise actuelle découle d’une gouvernance autoritaire et déconnectée des préoccupations sociales, et non d’un problème de configuration institutionnelle.
Enfin, la plateforme fustige le timing de ces consultations, qu’elle perçoit comme une tentative du régime de court-circuiter des initiatives plus crédibles, notamment le « Pacte pour la paix et le bien-vivre ensemble » porté par la CENCO et l’ECC, ainsi que les processus de Nairobi et de Luanda sous l’égide de la communauté internationale.
Pour le FCC, ces consultations ne sont rien de plus qu’une « fuite en avant » destinée à préserver les intérêts du pouvoir en place. La plateforme n’y voit qu’une manière de distribuer des postes à des opportunistes, sans réel engagement en faveur du pays.
En refusant de prendre part à cette démarche, le FCC se positionne une fois de plus comme un acteur de l’opposition radicale, maintenant sa ligne de contestation face au régime en place. Reste à voir si d’autres forces politiques suivront cette posture ou si le Président Tshisekedi parviendra à rallier suffisamment d’acteurs pour donner du crédit à son initiative.
Jonathan Madika