RDC : Décès du Général Alengbia Nyitetessya en pleine procédure devant la Haute Cour Militaire

Le général-major Alengbia Nyitetessya Nzambe Dieu Gentil, ancien commandant de la 34e région militaire des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), est décédé ce mercredi 16 avril 2025 à Kinshasa. Il était l’un des principaux prévenus dans le procès en cours devant la Haute Cour militaire, où il était poursuivi pour fuite devant l’ennemi lors des affrontements à Goma, au Nord-Kivu.
Le haut gradé est mort à l’hôpital militaire du camp Tshatshi, quelques heures après y avoir été transféré suite à un malaise. Selon plusieurs sources concordantes, l’officier présentait déjà des signes de dégradation de santé alors qu’il était encore en détention. Malgré plusieurs demandes introduites par ses avocats pour une libération provisoire afin de bénéficier de soins appropriés, la justice militaire avait maintenu sa détention.
« En prison, il était visiblement affaibli. Il n’a pas été soigné à temps. C’est seulement en urgence qu’il a été conduit à l’hôpital, mais il était déjà trop tard », a confié une source proche du dossier sous anonymat.
Le général Alengbia avait été nommé en mars 2024 à la tête de la 34e région militaire, en remplacement du général-major Shora Mabondani. Avant cette nomination dans l’Est du pays, il avait dirigé la 12e région militaire dans le Kongo Central, province dont il est originaire. Son ascension au sein des FARDC avait été marquée par une certaine rigueur dans le commandement, même si son nom n’était pas très médiatisé avant l’affaire judiciaire.
Son inculpation, avec quatre autres officiers supérieurs, faisait suite aux événements militaires de Goma, où les troupes loyalistes avaient connu un revers face à l’avancée des groupes armés. La justice militaire soupçonnait certains commandants d’avoir fui leurs positions, contribuant à l’instabilité dans la région.
Le décès du général intervient à un moment sensible. Les audiences du procès venaient de reprendre après une pause. Sa mort pourrait influencer le cours de la procédure, déjà jugée délicate par plusieurs observateurs.
Son avocat, Me Tshitsha Bokolombe, s’est exprimé avec beaucoup d’émotion :
« Pendant que j’attendais son rétablissement pour reprendre le procès, j’apprends avec douleur sa disparition. J’ai perdu un frère et un client. »
La Haute Cour militaire devra désormais statuer sur la suite à réserver à ce dossier, notamment en ce qui concerne les autres officiers toujours poursuivis.
Rédaction