Kasaï-Oriental : «Le Kasaï-oriental ne changera pas tant que nous combattrons des hommes au lieu de changer le système»,(Thierry Ormer Cindela )

Dans une tribune à haute portée politique, Thierry Ormer Cindela, citoyen engagé et cadre du Nouvel Élan, dresse un constat sans concession de la situation au Kasaï-oriental. S’élevant au-delà des querelles partisanes, il interpelle la classe politique, les jeunes et l’ensemble de la société sur l’urgence d’un changement profond, non pas d’hommes, mais de système.
«Avec ce système tel qu’il fonctionne aujourd’hui, notre province n’avancera pas », avertit-il. Pour lui, le problème est structurel, enraciné dans des pratiques politiques qui divisent, affaiblissent et appauvrissent la province, malgré les espoirs nourris par l’accession au pouvoir de l’UDPS.
Des gouverneurs qui passent, un système qui stagne
En cinq ans, le Kasaï-oriental a connu quatre gouverneurs. Pour Thierry Ormer Cindela, cette instabilité n’est pas un signe de progrès, mais la preuve d’une mauvaise orientation politique. Il dénonce une stratégie qui s’attaque aux individus sans remettre en cause les mécanismes défaillants du pouvoir local.
« Tant que nous continuerons à nous battre contre des individus plutôt que de remettre en question le système lui-même, nous ne connaîtrons jamais le véritable développement. Remplacer un gouverneur ne suffit pas si le cadre dans lequel il travaille reste corrompu, instable et inefficace. Le vrai combat, c’est celui contre les structures qui empêchent le progrès. »
Unité, maturité, critique constructive
Face à un climat de tensions internes entre leaders politiques, et parfois au sein même des communautés, Cindela appelle à une prise de conscience collective. Il encourage un nouveau patriotisme, fondé sur le respect, la critique constructive et la solidarité.
« Aimer sa province, ce n’est pas se taire quand les choses vont mal, ni insulter ceux qui pensent différemment. Aimer le Kasaï, c’est oser proposer des solutions, soutenir ce qui est bon et corriger ce qui ne l’est pas. C’est préférer la paix à la division, le dialogue au mépris, et l’intérêt collectif aux intérêts égoïstes. »
Une jeunesse appelée à bâtir, pas à détruire
Thierry Ormer Cindela évoque le rôle de la jeunesse, fustigeant la tendance de certains jeunes à croire que l’engagement politique se limite à défendre aveuglément des figures politiques à travers des insultes et des violences verbales, surtout sur les réseaux sociaux.
« Aujourd’hui, beaucoup de jeunes confondent engagement politique et fanatisme. Ils se battent pour des leaders, non pour des idées. Mais ces leaders finiront par quitter la scène, et ce qui restera, c’est le Kasaï. S’il est déchiré, divisé et humilié, ce sont les jeunes eux-mêmes qui en paieront le prix. Il est temps de changer de cap, et de faire de la politique une école de responsabilité. »
Un appel à une politique responsable et transformative
Enfin, Thierry Ormer Cindela appelle à une nouvelle génération d’acteurs politiques, plus conscients, plus responsables et tournés vers l’avenir. Il exhorte à rompre avec les pratiques de manipulation, de division et de clientélisme, pour donner une véritable chance au développement du Kasaï-Oriental.
«Le système actuel est malade. Il empêche notre développement. Mais il peut changer, à condition que nous le décidions. L’avenir du Kasaï est entre nos mains. Ne le trahissons pas.», a-t-il lancé.
Jonathan Madika