RDC : Pour Jean-Marc Kabund, la guerre dans l’Est n’est plus une crise sécuritaire mais une stratégie politique du pouvoir
L’opposant Jean-Marc Kabund, président de l’Alliance pour le Changement (A.Ch.), a accusé ce mardi le président Félix Tshisekedi d’entretenir la guerre dans l’Est de la République démocratique du Congo pour prolonger son pouvoir au-delà de 2028.
Lors d’un point de presse tenu à sa résidence de Kinshasa, Jean-Marc Kabund a annoncé une manifestation nationale le 15 décembre 2025 pour exiger la convocation d’un dialogue national inclusif, qu’il considère comme la seule issue pour rétablir la paix et l’unité du pays.
Il a dressé un tableau très critique de la gestion actuelle du pays.
« La République Démocratique du Congo traverse l’une des périodes les plus douloureuses de son histoire récente. Sept ans bientôt depuis que Monsieur Félix Tshisekedi Tshilombo a accédé à la magistrature suprême, le pays s’enfonce dans une dérive politique, morale, économique et institutionnelle sans précédent. […] Il fait pire que Joseph Kabila », a-t-il déclaré.
Sur le plan économique, Kabund a dénoncé la dollarisation de l’économie et la perte du pouvoir d’achat de la population.
« Nous voyons le pouvoir faire de notre monnaie un instrument de spéculation, détruisant le pouvoir d’achat de la population déjà appauvrie […] Les prix des denrées de base flambent, pendant que les dirigeants s’enrichissent de manière illicite et honteuse », a-t-il fustigé.
L’opposant a également pointé la misère sociale, évoquant les difficultés des fonctionnaires, enseignants et médecins, ainsi que la jeunesse livrée au chômage.
« Les fonctionnaires vivent sans espoir, les enseignants et les médecins sont clochardisés, la jeunesse est abandonnée, livrée au chômage et à la délinquance », a-t-il ajouté.
Abordant la situation sécuritaire, Kabund a évoqué le drame que vivent les populations de l’Est, victimes des violences armées depuis plus de deux décennies.
« Nos morts ne sont pas des statistiques, ce sont des mères, des pères, des enfants, des jeunes, des soldats, des citoyens, des Congolais », a-t-il rappelé.
Selon lui, la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, continue d’occuper une partie du territoire national, pendant que le pouvoir en place reste dans le déni.
« Le pays est en train de se fragmenter, se dirigeant tout droit vers sa balkanisation », a-t-il mis en garde.
Jean-Marc Kabund a conclu en réaffirmant son appel au dialogue national inclusif, qu’il juge indispensable pour sortir le pays de la crise actuelle.
« C’est pourquoi, face à l’option militaire mal pensée et mal exécutée, nous proposons le dialogue inclusif comme solution à la crise sécuritaire et humanitaire qui secoue notre pays », a-t-il conclu.
Pour Jean-Marc Kabund, le refus du président Félix Tshisekedi d’ouvrir un tel dialogue serait une « erreur grave » révélant une volonté de conserver le pouvoir au-delà de son second mandat.
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