Mbuji-Mayi : En colère contre l’inaction des autorités, des élèves de l’ESGTK MIBA détruisent des constructions illégales sur leur site scolaire

Le conflit foncier autour du terrain de l’École Secondaire Générale et Technique de Kanshi (ESGTK) MIBA a pris une tournure inquiétante le lundi 24 février. En colère, des élèves ont démoli et pillé plusieurs constructions érigées illégalement sur le site de leur école, située dans la commune de Kanshi, près du terrain Bonzola.
Tout a commencé lorsque les élèves ont découvert, à leur arrivée à l’école, une nouvelle fondation construite sur leur terrain de gymnastique, situé à proximité du pylône Vodacom. Cette construction, réalisée discrètement durant le week-end, a provoqué l’indignation.
« Ce matin, en arrivant à l’école, nous avons trouvé une fondation sur notre terrain de gymnastique. Cela nous a révoltés. Nous avons démoli non seulement cette fondation, mais aussi d’autres maisons construites illégalement sur le site », a expliqué un élève témoin des événements.
Avant l’intervention des forces de l’ordre venues rétablir le calme, plusieurs infrastructures ont été détruites, y compris des clôtures. Profitant du chaos, certains habitants du quartier ont pillé des matériaux de construction tels que des sacs de ciment, des tôles et des briques.
Ce conflit n’est pas nouveau. Le 13 mai 2024, les élèves de l’ESGTK avaient déjà dénoncé la spoliation de leur terrain par les autochtones Bakwanga, accusés de lotir illégalement l’espace scolaire. Ils avaient alors organisé une manifestation jusqu’au gouvernorat provincial pour réclamer la préservation de leur école.
Les Bakwanga, de leur côté, revendiquent ces terres, affirmant que la Minière de Bakwanga (MIBA) les occupe sans compensation ni reconnaissance de leurs droits. Samy Muamba, président du lotissement Mitembele, dénonce l’implication des élèves dans ce conflit : « Si les agents de la MIBA se sentent lésés, qu’ils aillent en justice. Pourquoi impliquer les élèves dans un conflit foncier ? »
Le cas de l’ESGTK MIBA illustre les tensions foncières persistantes à Mbujimayi, où l’urbanisation anarchique et les revendications territoriales créent des conflits fréquents. De nombreux terrains autrefois contrôlés par la MIBA ont été lotis ces dernières années, provoquant des affrontements entre la communauté Bakwanga et la société minière.
Cet incident souligne l’urgence d’une solution durable pour apaiser les tensions et protéger les espaces publics, notamment les infrastructures scolaires, souvent menacées par des conflits fonciers récurrents.
Rédaction