RDC : Accusations de stigmatisation des Swahiliphones, le gouvernement invite la CENCO à une séance de travail et exige des éléments tangibles avant d’entamer une démarche collective

 RDC : Accusations de stigmatisation des Swahiliphones, le gouvernement invite la CENCO à une séance de travail et exige des éléments tangibles avant d’entamer une démarche collective

Le samedi 1er mars 2025, une rencontre importante se tiendra à Kinshasa entre le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) et la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). Mgr Donatien Nshole, Secrétaire général de la CENCO, a été officiellement invité à participer à cette séance de travail après la publication d’un communiqué le 22 février dernier, dans lequel la CENCO dénonçait une campagne de « chasse et de stigmatisation » à l’encontre des Swahiliphones dans la capitale et d’autres régions du pays.

Cette invitation survient suite à une lettre du Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Shabani Luko Bihango J., datée du 25 février, qui exprime la préoccupation du gouvernement face aux accusations formulées par la CENCO. Dans cette missive, les autorités congolaises demandent à Mgr Nshole de fournir des preuves concrètes pour étayer ces allégations, telles que les lieux, les noms des victimes, ainsi que leurs adresses. Le gouvernement insiste sur l’importance de disposer d’éléments tangibles avant de prendre toute décision officielle.

L’objectif principal de cette rencontre est de discuter des accusations de discrimination et de violences ciblant les Swahiliphones, tout en réaffirmant l’engagement du gouvernement à préserver l’unité nationale et à assurer le bien-être de tous les citoyens, indépendamment de leur origine linguistique ou ethnique. Cependant, les autorités congolaises ne reconnaissent pas, à ce stade, l’existence de ces actes de stigmatisation et cherchent à obtenir des preuves avant d’entamer toute démarche corrective.

Cette réunion se présente donc comme un moment clé pour dissiper les tensions et clarifier la situation. La question de l’intégration pacifique et harmonieuse des diverses communautés linguistiques en RDC reste un défi majeur, particulièrement dans un contexte où les tensions sécuritaires dans l’Est du pays exacerbent les divisions internes. La RDC, en tant que nation plurilingue, se trouve à un tournant où la gestion de ses différences culturelles et linguistiques devient cruciale pour la stabilité sociale et politique du pays.

Jonathan Madika

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