Kasaï-Oriental : Auteur de deux propositions d’edits , dont l’une portant sur la protection du pouvoir coutumier, le député provincial Hilaire Ntendayi propose l’interdiction de se présenter dans les débits de boissons vêtu de la tenue de chef coutumier

 Kasaï-Oriental : Auteur de deux propositions d’edits , dont l’une portant sur la protection du pouvoir coutumier, le député provincial Hilaire Ntendayi propose l’interdiction de se présenter dans les débits de boissons vêtu de la tenue de chef coutumier

Ce jeudi 27 Mars le député provincial Hilaire Ntendayi Cibanda a déposé, deux propositions d’édits à l’Assemblée provinciale du Kasaï-Oriental. L’une vise la protection du pouvoir coutumier, tandis que l’autre porte sur la gestion des déchets domestiques au Kasaï Oriental.

Concernant la première proposition d’édit, l’élu de Mbuji-Mayi veut restaurer l’autorité coutumière dans la province. Il dénonce les dérives observées ces dernières années, où le pouvoir ancestral est bafoué et exercé avec complaisance par certains.

« Vous savez très bien qu’au Kasaï-Oriental, le pouvoir coutumier est en train de perdre son prestige. Aujourd’hui, on trouve des gens habillés comme des chefs coutumiers, alors qu’ils ne le sont pas. Leur tenue n’est plus sacrée : tout le monde peut la porter, tout le monde peut se promener dans les débits de boissons avec. On peut même voir un chef coutumier à l’aéroport, sans autorisation ni invitation. Nous avons voulu mettre de l’ordre pour que l’autorité coutumière retrouve son prestige », a-t-il déclaré.

Cette proposition de loi comprend sept chapitres, dont le premier traite de la dévolution du pouvoir coutumier au Kasaï-Oriental. Il plaide pour le strict respect du processus de transmission du pouvoir ancestral, tel que prescrit par la loi portant statut des chefs coutumiers.

« Comment se transmet le pouvoir au Kasaï-Oriental ? Nous avons compris qu’on y accède de deux façons :
De un, il y a le pouvoir rotatif : un prétendant ayant des moyens approche le chef coutumier en place, s’acquitte des règles traditionnelles afin de garantir son accession et s’empare du pouvoir, selon les territoires ayant droit à cette succession.
De deux, si l’on appartient à la famille chefale et à la lignée royale, le pouvoir se transmet du père au fils, et ainsi de suite.
Ce qui n’existait pas ou n’est pas clairement défini dans la loi portant statut des chefs coutumiers », a-t-il indiqué.

Parmi les obligations imposées aux chefs coutumiers, on note l’interdiction au chef coutumier de se présenter dans les débits de boissons en tenue traditionnelle, en train de boire ou de danser.

Poursuivant, Hilaire Ntendayi a évoqué le dernier article, qui traite du cadre répressif et inclut une disposition pénale stipulant que quiconque est tenancier d’un débit de boissons ne peut pas recevoir une personne en tenue de chef coutumier, sous peine d’être poursuivi et de subir des sanctions.

« Nous sentons que le pouvoir coutumier perd son prestige. Mais, en tant que Bantous, en tant que Kasaïens, nous devons lui redonner sa valeur. Un chef coutumier est un notable, le symbole de notre culture et de nos valeurs traditionnelles. Il doit lui-même en prendre conscience, et nous devons aussi le considérer ainsi, avec respect et dignité », a-t-il martelé.

La deuxième proposition de loi d’édit porte sur la gestion des déchets domestiques au Kasaï-Oriental . Hilaire Ntendayi mène la lutte contre l’insalubrité et insiste sur la nécessité de préserver la propreté des routes.

« Parlons d’abord de la ville de Mbujimayi, ou bien dans les territoires, vous allez remarquer qu’on ne sait pas respecter ni rendre propres les routes offertes par Fatshi Béton. Une maman qui sort avec les ordures de sa parcelle, de sa maison, pour les jeter dans le caniveau, ou sur l’avenue publique, alors que ces avenues nouvellement construites, il fallait attendre près de 4 ou 5 décennies pour en avoir », a-t-il expliqué.

Ce préposition d’édit vise à doter l’exécutif et le judiciaire d’un cadre normatif leur permettant d’imposer des sanctions aux personnes responsables de ces pratiques.

Hilaire Ntendayi espère que ses collègues adopteront cette loi, afin de contraindre la population est-kasaïenne à respecter l’environnement et garantir un cadre de vie sain.

Les élus provinciaux sont attendus le 31 mars pour l’ouverture de la session à l’Assemblée provinciale du Kasaï-Oriental. Au cours de la session de mars, ces deux propositions de lois seront débattues.


Jonathan Madika

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